Frères, sœurs, actionnaires : alignés ou à la dérive?

Par 1+1 Stratégie, Capital & Exécution

Quand une entreprise passe entre les mains d’une fratrie, une nouvelle dynamique s’installe.

Ce n’est plus une question d’autorité verticale, mais de co-propriété horizontale.

Et dans ce nouveau terrain de jeu, l’enjeu principal n’est ni fiscal, ni opérationnel.

C’est l’alignement humain.

« Dans 60 % des échecs de transmission familiale, la cause n’est ni financière ni juridique. Elle est relationnelle. »

— Family Firm Institute (FFI), 2023

Alors, que faire quand les rôles sont confus, les attentes floues et les émotions toujours présentes?

Vous êtes une fratrie d’actionnaires si…

• Vous prenez des décisions ensemble, mais personne n’est vraiment responsable.

• Vous n’avez jamais formalisé vos engagements respectifs.

• Vous ne parlez jamais stratégie… mais tout le monde a une opinion.

• Et vous évitez certains sujets parce que « ça pourrait faire mal ».

Rassurez-vous. Ce n’est pas un échec.

Mais sachez ceci : un désalignement non traité finit toujours par coûter cher.

86 % des entreprises familiales reconnaissent que des tensions entre actionnaires affectent leur capacité à croître.

— PwC Global Family Business Survey, 2023

5 leviers concrets pour bâtir (ou rebâtir) l’alignement

1. Clarifier les véritables intentions de chacun

Pas les postures. Les intentions profondes.

Harvard Business Review l’affirme :

“La première cause d’échec dans les partenariats familiaux est l’absence d’alignement sur le « pourquoi » avant le « comment ».”

Avant de parler de structure, commencez par :

• Où veux-tu être dans 5 ans ?

• Que veux-tu retirer de cette entreprise : croissance, revenus, impact, liberté ?

• Quelle est ta vraie limite d’implication ?

Ce moment de vérité redéfinit le cadre. Il évite les projections irréalistes.

2. Formaliser une charte d’actionnaires solide et vivante

« Une charte familiale n’est pas un contrat. C’est une constitution. »

— INSEAD Wendel International Centre for Family Enterprise

Elle doit aborder :

• La vision commune (ou les visions compatibles),

• Les règles de gouvernance : décisions stratégiques, vote, information partagée,

• Les mécanismes de sortie ou de rachat équitables,

• La gestion des conflits.

Une bonne charte prévient 80 % des tensions.

Mais elle ne remplace pas le dialogue. Elle l’encadre.

3. Aligner la vision stratégique avant de distribuer les rôles

McKinsey l’a démontré :

“Les familles entrepreneuriales ayant une vision stratégique partagée dégagent en moyenne 6 % de rendement supérieur sur 10 ans.”

La vision partagée ne veut pas dire identique.

Mais elle doit être :

• Explicite,

• Documentée,

• Révisée chaque année.

Si vous ne pouvez pas répondre en 3 phrases à « Pourquoi sommes-nous encore copropriétaires », il est temps d’en discuter.

4. Structurer la gouvernance, même à petite échelle

Il ne suffit pas de “parler plus souvent”. Il faut créer des espaces formels de décision.

Exemples :

• Un comité stratégique fraternel (2–4 fois par an),

• Un conseil consultatif avec au moins un membre externe indépendant,

• Des rôles clairs : présidence, porte-parole, représentant auprès des employés ou du board.

“Ce qui n’a pas de forum finit dans les tensions personnelles.”

— Susan Wilkinson, Family Governance Advisor

5. Investir dans la relation, pas seulement dans la rentabilité

La paix familiale est un actif. Pas un luxe.

“Les entreprises familiales qui maintiennent des relations harmonieuses entre actionnaires ont un taux de survie deux fois plus élevé sur 25 ans.”

— University of St. Gallen, Global Family Business Index

On parle ici de :

• Week-ends stratégiques hors du bureau,

• Retraites familiales,

• Rituels de passage entre générations (sans pression).

Parce que ce que vous bâtissez, c’est plus qu’un EBITDA. C’est une trajectoire familiale.

Restez partenaires sans cesser d’être famille

L’alignement, ce n’est pas une décision ponctuelle.

C’est une discipline collective, itérative, exigeante.

Chez 1+1 Stratégie, Capital & Exécution, nous aidons les fratries à faire le travail de fond :

• Ouvrir les vraies conversations,

• Structurer les bonnes pratiques,

• Poser les bases d’un partenariat fraternel qui tient la route.

La question n’est pas “Peut-on s’entendre?”

La vraie question, c’est : “Avons-nous les outils pour durer ensemble?”

Vous êtes dans cette situation?

Demandez notre modèle de charte d’actionnaires, ou planifiez un atelier confidentiel entre coactionnaires familiaux.